Other Lives, un groupe qu’on classerait facilement du côté de
Fleet Foxes, Vetiver, Bon Iver, Megafaun, Grizzly Bear et consorts. Mais ce qui change avec ce quintette, c’est sa tendance à grimper les cimes en empruntant si possible les passages les plus sinueux. Certes il y a des couplets, des refrains, des ponts, mais il y a surtout cette manie de faire glisser les compositions sans prévenir. Il y a aussi cette manière de s’inspirer : on pense à la musique baroque (
Dark Horse), au titre
There’s World de
Neil Young, à
Nigel Godrich, pour son art de tisser des arabesques avec les cordes (
For Twelve), au crépuscule, à la mort qui rôde et bien sur à la beauté cachée derrière la mélancolie.
Car
Other Lives propose une musique fragile, intimiste, qui contrairement à un groupe comme
Fleet Foxes, ne fait pas dans les hymnes destinés à faire vibrer une salle de plusieurs milliers de personnes. Non,
Other Lives fait dans le morceau de bravoure (
Dust Bowl III), à la manière d’un
Two weeks chez
Grizzly Bear.
Tamer Animal, c’est une première écoute qui ne laisse pas d’empreintes de son passage. Il faut savoir attendre les écoutes successives pour goûter toute la subtilité et la beauté de leur travail. A l’image de cette pochette qui laisse penser à une photographie en cours de développement. Je me dérobe tu te dérobes... Mais nous ne sommes pas dupe. A ce petit jeu, nous savons que cela n’a de finalité que d’encore mieux nous séduire, au point de ne plus savoir comment on a vécu avant. Un disque sorti en 2011 et qu’on a aimé tardivement en 2012. Mais il restera sans aucun doute pour un long moment dans notre discothèque idéale.