Wil Bolton est le genre de type qui ne s'arrête jamais. Le jour, Wil est un banal cadre administratif, coincé derrière le bureau d'un prestigieux établissement financier. Le soir, Wil manage
Boltfish Recordings, ou compose pour son projet
CHEjU.
CHEjU n'existe que depuis 2004. Et pourtant, le nombre de productions estampillées
CHEjU a déjà de quoi donner le tournis. Wil est le genre de passionné tellement investi dans son délire qu'on verrait presque en lui l'incarnation d'un nouveau
Paradinas.
Les deux bonshommes partagent d'ailleurs de nombreux points communs, à commencer par leur air de famille : lunettes, cheveux hirsutes et tronche de geek. Les deux préfèrent la chaleur de vieux claviers aux sonorités froides d'un IDM plus technique. Chez
CHEjU comme chez
µ-ziq, on a pas honte de gaver quelques compos de chœurs de violon synthétiques droit sortis de la banque de sons d'un Reason périmé. Chez
CHEjU comme chez
µ-ziq, on aime construire des morceaux complets autour d'une petite mélodie à deux balles. Il y a donc de fortes chances que les amateurs du second apprécient le premier. Pis comme la musique de
CHEjU est un peu mieux buvable que la dernière livraison d'
µ-ziq, on ne va pas s'en priver.
Broken Waves est un album d'IDM naïf, simple et gentillet, bercé dans une nostalgie à peine dissimulée pour les premiers essais du genre. Pourtant,
CHEjU arrive à proposer quelque chose de plutôt personnel, alliant comme nul autre mélodies enfantines et d'incisifs pics moulés à partir d'indus et d'electronica. Les morceaux ne se valent pas tous, mais certains sont extraordinairement bien pensés. Mon coup de cœur va à
Pachinko, qui, avec quelques autres titres bien sentis, rendent sûrement
Broken Waves plus ou moins incontournable pour quiconque s'intéresse à l'IDM.
Chroniqué par
Tehanor
le 08/05/2009