Si vous aimez les longues progressions mélodiques qui s’achèvent en un cataclysme sonore et une débauche de décibels, si ce sont de telles raisons qui vous font aimer le “post-rock”, alors
Kenotic de
Hammock n’est pas pour vous. Ici, en effet, tout est calme, plutôt lent, doux, quand même cette douceur serait rarement sans ambiguïté et même si elle est rarement sans porter quelque chose de malsain avec elle.
Wish, le morceau le plus rapide de l’album, reste ainsi sur un tempo des plus modérés, à tel point qu’il semble parfois que, de la musique,
Hammock ne connaît que la lenteur.
Pour autant,
Kenotic n’est pas un album lassant comme on pourrait le redouter. Des titres comme
Kenotic ou
What Heaven Allows, en optant pour une batterie plus marquée, plus présente, ajoute du contraste dans ce paysage quelque peu lunaire.
En fait, à l’écoute de
Kenotic, on se prend à se rêver allongé sur les berges du Mississippi, lorgnant vers ce ciel dont
Hammock semble nous entretenir tout au long de
Kenotic. Nous rêverions, regrettant sans doute, toutefois, que la musique de
Hammock, ne soit pas plus concrète parfois, plus dure aussi, tant il est vrai qu’elle semble nous échapper à cause de son caractère éthéré, caractère qui l’empêche de s’imprimer réellement en nous et ne laisse que le souvenir d’un moment où nous fûmes enveloppés de musique, sans savoir ce qu’il nous fallait au juste ressentir.
Chroniqué par
Jérôme Orsoni
le 09/03/2005