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Jackie-O Motherfucker

: From the earth to the spheres, vol. 3



sortie : 2005
label : Opax Records
style : Post-rock expérimental

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Tracklist :
01/ Breaking
02/ Blank view

Quand l’avant-garde plus-que-post-rock du post-rock — Jackie-O Motherfucker — et un duo d’artistes italiens — My Cat Is An Alien — s’associent, à la demande de ces derniers, pour partager un même disque, c’est pour donner chacun à son tour une interprétation de ce que peut être un happening musical, une musique fondée sur l’événement, sans autre structure manifeste qu’un long développement sans rupture d’une même idée.

Breaking : bruitiste et arythmique, chanté si l’on peut dire, lourd de complaintes morbides, jusqu’à ce que se rende audible une conversation improbable entre une standardiste et un usager des télécoms à propos d’un Z.O.O. Les complaintes reviennent suivies de pulsations et d’une guitare que l’on a pris le parti d’enregistrer en version lo-fi. On reste coi, incapable de rendre raison de ce déploiement incroyable d’éléments hétérogènes sans lien aucun entre eux si ce n’est peut-être la décision prise par les musiciens de les relier les uns aux autres dans une improvisation débridée.

Blank view : ici, ce sont des rythmes qui introduisent par deux fois à des plages de quasi néant musical. Elles sont faites de larsens mis en boucles. Se surimposent à l’équilibre de ce vide des sonorités électroniques ou de samples découpés en petits morceaux de ce qui sonne encore à peine comme des sons d’une anche. Ces deux derniers éléments semblent si déplacés, à ce point hors sujet, qu’ils en deviennent paradoxalement indispensables. Là encore, l’hétérogénéité fonctionne à son maximum. Mais, comme deux droites parallèles qui finiraient par se rejoindre en tendant vers l’infini, quelque dix-huit minutes après le début, ces éléments hétérogènes viennent à se fondre en une unité dont la raison d’être est son extinction, deux minutes plus tard.

Angoissantes, drôles ou insaisissables, ces deux longues pièces sont des expériences. On les écoute sans plaisir, ce qui n’est pas forcément un mal, la musique n’étant pas faite pour procurer du plaisir, mais avec la conviction que quelque chose de rare a eu lieu pendant l’enregistrement, la conviction aussi que l’on est à l’écoute de quelque chose d’important.


Chroniqué par Jérôme Orsoni
le 19/06/2005

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