A l'orée des années 80, quand les punks sortent des usines pour déchanter sur le dancefloor et se shooter sur le spectre carbonisé de la disco, le trio Crash Course in Science prend la tangeante en plongeant la tête la première dans un enfer motorisé, envers parfait du paradis futuriste et inquiétant de Kraftwerk.
En utilisant des sons home-made, en intégrant jouets et électroménager, le groupe de Philadelphie n'offre pas seulement une des rares versions américanisées des bricolages ballardiens de Daniel Miller, futur gouru du label Mute, mais préfigure les expérimentations de chantier des dada Enstürzende Neubauten, la techno de Matmos, et l'esthétique Do It Yourself, élevée aujourd'hui en religion indépassable du cool en musique.
Peut-être trop injustement oublié au profit justement de ses cousins teutons et britanniques, négligé dans leur propre pays car ne collant pas suffisamment à l'esthétique de la compile No New-York qui définira pour l'underground américain le son des années 80, Crash Course In Science méritait pourtant amplement de marquer l'histoire. Alors, qu'on extirpe une bonne fois pour toutes leurs pépites discographiques (Cakes in the Home de 1979 et Signals From Pier Thirteen de 1981 dont est issu le titre Flying Turns) des limbes de la musique contemporaine.